HALLUX VALGUS
L’hallux valgus, appelé aussi « oignon », est une déviation anormale du gros orteil vers le deuxième orteil. Celui-ci est dévié vers l’extérieur, entrainant une saillie sur le bord interne du pied.
Symptômes :
L’hallux valgus peut être douloureux à la marche, mais il est parfois totalement indolore. Lorsque la zone déformée et saillante (l' »oignon ») frotte dans la chaussure, un cal (épaississement dur de la peau) se développe et l' »oignon »devient rouge, chaud et douloureux par inflammation de l’enveloppe de l’articulation (bursite). Il devient alors difficile de se chausser.
L’évolution en l’absence de traitement est l’augmentation de la déformation avec l’apparition d’une tuméfaction rouge sur le côté du pied (bursite). S’en suivront des déformations des petits orteils (griffes). Il n’existe pas de traitement médical à l’hallux valgus. Les semelles orthopédiques visent surtout à limiter les atteintes sur les autres orteils.
Facteurs favorisants :
Il existe de nombreux facteurs favorisants comme :
- Le sexe féminin.
- Les antécédents familiaux de déformation d’avant pied.
- Un avant pied égyptien (Gros orteil plus long que le 2ème orteil)
- Le port de chaussure à bouts étroits (chaussure à talon par exemple)
- Des pathologies neuromusculaires ou une hyperlaxité constitutionnelle.
Traitement chirurgical :
Lorsque les symptômes liés à votre hallux valgus entrainent un gêne dans votre vie quotidienne une solution chirurgicale peut vous être proposée. Vous trouverez ci dessous les principales modalités de ce type de chirurgie, les suites habituelles ainsi que les principales complications.
- L’intervention :
L’intervention est classiquement effectué en chirurgie ambulatoire. La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée à la face médiale du pied adaptée selon les cas. L’os est sectionné en deux soit dans la longueur soit dans la largeur suivant le choix technique de votre chirurgien. Les deux fragments osseux sont déplacés de façon à corriger l’axe du métatarsien et faire disparaître la déformation. Les fragments osseux sont fixés par 1 ou 2 vis en fonction des besoins et constatations opératoires. Des gestes complémentaires peuvent être nécessaire en fonction des déformations associées (ostéotomie de la phalange du gros orteil, ligamentoplastie, ostéotomie des métatarsiens latéraux, blocage des autres orteils…).
- Les suites post opératoires :
Le lever et l’appui sur le membre sont autorisés le jour-même de l’intervention. Un traitement préventif des phlébites est classiquement prescrit pour 10 jours. La marche est autorisée avec une chaussure orthopédique de type Sober durant les 3 premières semaines. L’arrêt de travail est adapté à la chirurgie et à votre activité professionnelle (en général 6 semaines). À partir du premier mois, la marche avec chaussure large est possible. La conduite automobile est autorisée à partir de 3 semaines et les pratiques sportives à partir du 3ème mois.
Une fiche conseil vous sera remis pendant votre hospitalisation par le Dr Julien BATARD.
- Complications :
Les plus fréquentes :
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. La phlébite peut survenir en dépit d’un éventuel traitement anticoagulant. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entrainer une embolie pulmonaire.
L’enraidissement de l’articulation (raideur) est classique et peut nécessiter parfois de la rééducation.
La récidive peut se faire soit valgus soit en varus (gros orteil qui s’écarte). Suivant la gêne occasionnée, une chirurgie de reprise peut être indiquée. Ces récidives peuvent être précoces dans les 24 mois suivant la chirurgie.
Plus rarement :
L’infection est très rare et peut nécessiter une ré-intervention. Des nerfs sensitifs sont déplacés et protégés pour réaliser cette intervention, ceux-ci peuvent être traumatisés et générer des douleurs secondaires.
Une arthrose, voire nécrose (infarctus de l’os), peut survenir dans l’année qui suit la chirurgie.
La consolidation osseuse demande 45 jours minimum, mais elle peut être plus longue. De même, un déplacement secondaire des fragments osseux peut être observé et parfois nécessiter un repositionnement chirurgical.
L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique.
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