Fracture du Calcanéum

FRACTURE DU CALCANEUM

calcaneum

Le calcanéum est un os composant le talon du pied. Il est en relation avec l’os du talus situé au dessus et l’os cuboïde et l’os naviculaire situé devant lui. Il joue un rôle primordial lors de la marche : amorti de l’impact au sol, déploiement du pied lors de la propulsion, stabilisation du pied au sol…

La fracture du calcanéum est due le plus souvent à une chute d’une hauteur élevée, les autres circonstances étant des chutes domestiques (chute d’escalier) et des accidents de la voie publique.

AVANT LE TRAITEMENT

Un bilan radiographique complet est réalisé permettant de confirmer le diagnostic et de prévoir éventuellement la chirurgie. Souvent des clichés radiographiques ainsi qu’un scanne sont effectués.

TRAITEMENT 

En cas de déplacement important ou de mauvaise congruence articulaire sous talienne, une chirurgie est indiquée.

QU’EST-CE QUE C’EST ?

C’est une fixation chirurgicale d’une fracture déplacée de l’os calcanéus. Cette fracture articulaire de l’os du talon (calcanéus) mal réduite et mal stabilisée peut entraîner des douleurs et une évolution parfois rapide vers l’arthrose du couple de torsion.

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QUEL TRAITEMENT ?

La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée sur la face latérale de la cheville en dessous de la malléole latérale. Les fragments osseux sont repositionnés de façon la plus anatomique possible. Ils sont fixés par une plaque, des vis, voir par des broches suivant les circonstances.

Ces différentes solutions pouvant être associées entre elles. Des gestes complémentaires peuvent être nécessaires en fonction des déformations associées.

ET APRÈS ?

Le lever est autorisé le jour même sauf avis contraire du chirurgien. L’appui est proscrit. La cheville est immobilisée par une botte attelle ou un plâtre pour une durée classique de 90 jours (variant de 6 à 12 semaines suivant l’évolution). Le traitement préventif des phlébites est adapté à la durée de l’immobilisation et de la décharge.

L’hospitalisation est de quelques jours suivant la situation.

La cheville doit être maintenue surélevée le plus possible et de la glace appliquée pour limitée l’oedème et l’hématome.

La rééducation débute à la levée de l’immobilisation en fonction de l’évolution radiologique.

La durée d’arrêt de travail sera en fonction de la consolidation et de votre activité professionnelle. Celle-ci varie de 6 à 12 mois.

Le matériel mis en place doit en général être retiré après 12 à 18 mois car il est source de conflit et de douleur au chaussage.

COMPLICATIONS

Les plus fréquentes :

Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul, il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

La phlébite peut survenir en dépit d’un éventuel traitement anticoagulant. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entraîner une embolie pulmonaire.

L’enraidissement articulaire est classique après toute fracture articulaire et nécessite une prise en charge kinésithérapique ne permettant pas toujours de retrouver une mobilité normale.

Les complications cutanées sont fréquentes avec des retards de cicatrisations, des phlyctènes, voire des nécroses cutanées nécessitant des soins locaux prolongés.

Les douleurs sur les tendons fibulaires par frottement sur le matériel sont classiques.

L’arthrose de l’articulation subtalienne voir calcanéo-cuboïdienne est très fréquente.

Plus rarement :

L’infection est rare et peut nécessiter une réintervention.

La consolidation osseuse demande 90 jours minimum ; celle-ci peut être plus longue. De même, un déplacement secondaire des fragments osseux peut être observé et parfois nécessiter un repositionnement chirurgical.

La pseudarthrose (non consolidation) peut demander une réintervention si elle est douloureuse.

Peut également être observée une algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entraînant une prise en charge particulière avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois gestion spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

L’arthrose est une séquelle à plus ou moins long terme de toute fracture articulaire.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. 

 

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